mardi 15 mars 2011

Récit « plausible » de la fuite de Ben Ali

M. Ridha Grira, ancien ministre de la Défense, a essayé de mettre fin aux rumeurs qui peuvent déformer l’histoire en relatant, il y a quelques jours, sur Radio Mosaïque, les faits qui ont précédé la fuite de Ben Ali. Cependant sa version n'a pas convaincu certains tunisiens qui ont remis en cause la véracité de ses dires.

Loin du monde politique, M. Borhane Belkhiria, Chirurgien tunisien, vient de publier sa version qu'il dit détenir de « témoins directs ». Cette reconstitution semble convaincre davantage les tunisiens. En voici l'intégralité du récit:

« Ben Ali ne devait pas partir, c'est son fils qui ne voulait pas le lâcher, il se tourne vers Seriati et lui dit qu’il va accompagner sa famille à Djeddah et qu'il revient.

Seriati renvoi alors l'escadron de sécurité présidentielle qui a escorté Zaba, et leur demande de regagner le palais, le chef de cet escadron est le colonel Sami Sik Salem.

Seriati reste sur place dans le salon d'honneur avec Ghazoua Ben Ali, son mari Slim et son fils Skander.(Ils attendent le C130 qui doit les évacuer),C'est alors qu'il est arrêté a 17h55 sur ordre de Grira sans qu'il ne sache pourquoi.

Seriati n'opposera aucune résistance et demande a passer un coup de fil a sa femme pour l'informer qu'il est aux mains de l'armée et qu'elle ne doit pas s'inquiéter (il est 18h00).A partir de ce moment là, Seriati n'est plus joignable !!

Dans l'avion Zaba essaye de joindre Seriati sans succès inquiet il appelle alors Grira et lui dit contrairement à ce que Grira avance son intention d'accompagner sa famille à Djeddah et de rentrer le soir même ou le lendemain (la communication est enregistrée sur L'avion), et il emploi même le terme : Yaiech ouldi en parlant à Grira.

A Carthage Sami Sikh Salem essaye lui aussi de joindre son chef (Seriati) sans succès, l’information de son arrestation leur parviendra ainsi qu'à ses chefs directs: les colonels Hattab, Zalleg et Gasmi. Ils redoutent un coup d'état militaire et décident, comme ils sont entrainé à le faire, d'appliquer la procédure en cas de vacance temporaire du pouvoir!

Le Colonel Sami Sikh Salem appelle alors à partir du standard du palais de Carthage : Ghannouchi, Mebazaa et Kallel, et les convoquent (je pèse mes mots, les communications sont aussi enregistrées) à assumer leur devoir envers la patrie (la suite vous la connaissez) 23h heures, le GSM de Nebil Chettaoui n'arrête pas de sonner, c’est Mahmoud Cheikhrouhou, le pilote de l'avion présidentiel, qui appelle.

Chettaoui hésite à décrocher sachant d'avance ce dont veut lui parler Cheikhrouhou, finalement il décroche, Cheikhrouhou qui vient de regarder Jazeera demande des instructions, surtout que Ben Ali, qui a été accueilli à sa descente d'avion, comme un chef d'état ne semble pas se douter de ce qui s'est passé.

Chettaoui informe Cheikhrouhou, qu'il va en référer en haut lieu et qu'il va le rappeler. Chettaoui appelle alors Ghannouchi sur son portable pour lui demander si on rapatrie l'avion ou pas, surtout que Ben Ali a dit a l'équipage d'aller se reposer car il comptait rentrer à Tunis le lendemain. Ghannouchi, une fois informé par Chettaoui de la situation lui dit qu'il est en conclave avec plusieurs personnes (hanna malmoumine) et qu'il va lui passer le ministre de la défense Ridha Grira.

Grira dira à Chettaoui: "l'armée est légaliste, nous sommes tous légalistes, s'il rentre on sera obligé de le défendre et il y aura au moins 20.000 morts! Moi je suis d'avis qu'il ne rentre pas et ceux qui sont ici le pensent aussi (en fait autour de la table au ministère de l'intérieur il y avait Ghannouchi, Grira, Friaa, Morjane, les trois chefs d'états majors, le Directeur général de la sécurité militaire, l’inspecteur général des forces armées, le Directeur général de la sureté nationale et le directeur général commandant de la garde nationale) et il lui repasse Ghannouchi ,ce dernier lui dit de suivre les instructions de Grira et qu'ils allaient appeler Ben Ali pour l'informer de leur décision.

Chettaoui rappelle Cheikhrouhou et lui dit de rentrer immédiatement sans Zaba, Cheikhrouhou envoi le mécano récupérer leurs passeports à toute vitesse chez la police des frontières (car ils devaient passer la nuit au Hilton), prétextant un retour précipité, l’avion demande l'autorisation de décoller et arrive à Tunis aux aurores.

Entre temps le pauvre Ghannouchi, pas encore remis de ses émotions de la soirée surtout qu'il a été malmené ainsi que Mebazaa et Kallel par le colonel Sikh Salem (d'ailleurs ce dernier écopera le lendemain de 15 jours d'arrêt de rigueur a la caserne de Bab Saadoun, avant d'être éloigné de la garde présidentielle et réintégré dans son corps d'origine, la police).

Le pauvre Ghannouchi appelle devant tout l'auditoire Ben Ali, surtout que ce dernier ne cesse de contacter en vain tous les ministres, Ben Ali décroche et demande dans un langage fleuri dont il a le secret, ce qui se passe, Ghannouchi tremblotant et la voix chevrotante lui dit: « a7na lkolna malmoumine, wa roujou3ek Ghair marghoub fih », s'en suit alors un flot d'injures et de menaces immondes qui oblige l'assistance à raccrocher.

Zaba essayera plusieurs fois de contacter Ghannouchi et certains ministres sans succès. il parviendra quelques jours plus tard à contacter Larbi Nasra espérant passer en live sur Hannibal, mais la communication a été interceptée, le signal de la chaine brutalement coupé, et Nasra embastillé puis relâché le lendemain après avoir juré ses bons dieux qu'il ne comptait nullement le passer à l'antenne. La suite vous la connaissez!!

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